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Le grand sommeil

Howard Hawks - 1945

Sc : Jules Furthman, Leigh Brackett, William Faulkner d’après Raymond Chandler

Le détective privé Phil Marlowe est chargé par le Général Sternwood de retrouver son gendre disparu. Il est aidé dans cette tâche par Vivian, fille aînée du Général qui a des dettes de jeu, et se trouve ainsi tenue par Eddie Mars. Marlowe s’entête ; soulève le couvercle d’un brouet écœurant, découvre la vérité (la mort du gendre), sauve la mise de la jeune sœur Carmen et aime enfin tranquillement Vivian.C’est toujours une gageure que de raconter the big sleep. On prétend que même Chandler, questionné par les scénaristes, ne connaissait pas l’assassin. La fin du film est nettement moins pessimiste que celle du roman, ce qui est dommage, mais la réalisation est exemplaire, à la fois dynamique (vitesse de narration), et janséniste ( pas d’effet tape à l’œil, il est vrai que c’est habituel chez Hawks). On a parlé de pastiche, et ce n’est pas tellement faux si l’on s’en tient aux rapports de Marlowe avec les femmes, notamment la libraire et la taxi-girl. Cette dernière tend sa carte à Marlowe « nuit et jour ? » questionne t’il. « Plutôt la nuit, parce que le jour je travaille », répond la rouée créature. C’est devenu un poncif que d’admirer le superbe couple Bogart-Bacall, mais il faut passer par les poncifs, sous peine d’omission. Un chef d’œuvre, dont 18 minutes coupées on été retrouvées.